L'élastique, ce n'est pas automatique !
- Antoine Grenapin
- 23 avr.
- 2 min de lecture
Pour la première fois depuis le début de la course, des écarts commencent à se créer. Au large des côtes portugaises, une partie de la flotte, menée par DMG MORI Academy (Laure Galley et Kévin Bloch) et Mael Garnier - Catherine Hunt (Selencia - Cerfrance), bénéficie d’un meilleur couloir de vent et s’échappe en tête. Certains, dont Jules Ducelier et Sophie Faguet (Région Normandie), Adrien Simon et Chloé Le Bars (FAUN) ou encore Victor Le Pape et Estelle Greck (Région Bretagne - CMB Espoir) ont été légèrement distancés. En somme, « l’élastique se tend » et la régate redouble d’intensité.

Il y a de l’enthousiasme dans la flotte. Ce n’est pas le lever de soleil éclatant que certains ont immortalisé qui en est la cause, mais le sacré match qui est en train d’avoir lieu. Martin Le Pape le résume à sa manière avec le débit d’un commentateur sportif : « c’est parti au portant, peut-être jusqu’à Saint Barthélemy. Le spi est à poste, on est dans le bon paquet ! » Adrien Simon (FAUN) aussi, d’un ton plus posé : « c’est parti pour les grandes glissades jusqu’à Saint-Barthélemy ! »
Les skippers commencent progressivement à toucher les alizés portugais après avoir dû patienter dans une zone de molle plutôt instable. Après s’être regroupés dans la soirée d’hier au passage du DST puis du cap Finisterre, une course contre-la-montre était lancée pour récupérer un peu de ce vent. L’enjeu était de taille car les premiers à le toucher pouvaient creuser légèrement l’écart avec leurs rivaux. Et c’est ce à quoi nous assistons depuis le milieu de journée. « L’élastique se tend, décrypte Yann Château à la direction de course. Un groupe a trouvé un meilleur couloir de vent pour s’éloigner de la dorsale sans être trop proche de la terre ». Une dépression sur l’Espagne génère un flux de Nord un peu plus conséquent, ce qui bénéficie aux premiers.
Pour la première fois, un écart se creuse
Bien placés depuis le départ, Laure Galley et Kévin Bloch (DMG MORI Academy) ont été les premiers à en bénéficier. À 17h00, ils progressaient à 12,3 nœuds, Romain Bouillard et Irina Gravecha (Décrochons la lune) à 12,5 nœuds, Martin Le Pape et Mathilde Géron (DEMAIN) à 12,6 nœuds. Une vitesse qui leur permet progressivement de creuser l’écart avec un deuxième groupe qui progresse légèrement moins vite à une dizaine de nœuds. Il est composé notamment de Jules Ducelier et Sophie Faguet (Région Normandie), Adrien Simon et Chloé Le Bars (FAUN) ou encore Victor Le Pape et Estelle Greck (Région Bretagne - CMB Espoir). En somme, pour la première fois depuis le départ, un écart se creuse.
Cette scission sera-t-elle durable ? Yann Chateau fait preuve de prudence : « avec le renforcement de la dépression thermique, l’écart sera légèrement moins important dans les prochaines heures mais ça va continuer à partir vers l’avant. Dans la nuit, le vent va mollir légèrement mais ceux qui sont plus au Sud auront toujours un peu plus de vent ». Et de conclure : « il y a des chances que l’élastique continue de s’étirer ».