Le premier est un des meilleurs Figaristes du moment, récent vainqueur de la Solo Maître CoQ et second ce week-end sur le Spi Ouest France. La seconde est une habituée du match-race, avide de s’élancer dans le grand bain de la course au large. À bord de Mutuelle Bleue, Corentin (33 ans) et Pauline (34 ans) forment un duo atypique, déterminé et très complémentaire. Le binôme ne s’interdit rien et espère faire partie de ceux qui se battront pour les places d’honneur (ou un peu plus) à l’arrivée à Saint-Barthélemy.
Pourquoi participer à la Transat Paprec ?
Pauline : « Je n’ai jamais fait de course au large. Je viens du match-race, ce qui est un peu l’opposé en termes de voile. C’est un peu la comparaison entre le sprint et le marathon. Mais il y a quand même de nombreux points communs, dont la nécessité simple de faire avancer un bateau. Quand Corentin m’a proposé d’être son binôme, j’ai trouvé que le challenge était vraiment génial ! »
Corentin : « J’avais fait la dernière édition avec Élodie Bonafous (7e) et j’avais vraiment apprécié l’expérience. J’avais à cœur de refaire une transatlantique et mon partenaire était d’accord alors on s’est dit qu’on allait foncer ! Participer à des transatlantiques, ce n’est pas vraiment ma spécialité, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Mais je sais faire fonctionner le bateau ! »
L’histoire de votre binôme ?
Corentin : « C’est une transatlantique en double mixte, il a fallu trouver quelqu’un et c’est naturellement que je me suis tourné vers Pauline. Je la connaissais déjà et je me suis dit que ça pouvait être sympa que l’on s’associe. Elle a accepté et depuis qu’on a commencé les entraînements, je suis vraiment super content. Ça a validé tout ce que je pensais d’elle. Désormais, on peaufine les derniers détails et ça va être top ! »
Pauline : « C’est vraiment génial d’avoir l’occasion de tout découvrir et d’apprendre avec Corentin qui est très performant sur ce support. On se connaît depuis longtemps, on s’est croisé, notamment en match-race et sur le TourVoile mais on n’avait jamais navigué ensemble. Encore une fois, c’est génial d’avoir l’occasion de découvrir la course au large avec lui ! »
L’importance de la mixité pour vous ?
Pauline : « Je me sens particulièrement chanceuse de participer à cette grande première. Bien sûr, le fait que ça soit imposé ne doit pas être une fin en soi. Mais je trouve que ça ouvre plein d’opportunités pour les filles. Il n’y aura jamais eu autant de navigatrices à participer à la Transat Paprec ! Ça ouvre les portes et il faut en profiter. »
Corentin : « La dernière fois que j’ai participé à cette transatlantique, je faisais partie d’un des seuls duos mixtes de la course ! Je pense qu’on ne devrait même pas se poser la question. Pour moi, partir avec un homme ou une femme, ça m’indiffère complètement. On a composé ce binôme avec Pauline parce que je ne doute pas de notre complémentarité et de ses qualités. »
. Comment avez-vous prévu votre quotidien à bord ?
Pauline : « Franchement, je ne sais pas du tout à quoi m’attendre ! Mon record en navigation et en course, c’est le Trophée Laura Vergne (début avril, NDRL) ! C’est vraiment une grande inconnue à bord de ces bateaux qui mouillent, où le confort est très rudimentaire… Ça va être une bagarre permanente, je m’attends à ce que ça soit très intense pour gagner le moindre mètre et faire la différence ! »
Corentin : « Ce n’est pas du tout une appréhension. Bien sûr, il y aura des moments plus durs que d’autres, mais la voile est un sport où il faut savoir s’adapter en permanence. Je sais que ça va bien se passer. L’idée, c’est de terminer le plus vite possible et de bien s’entendre même si une engueulade, ça montre aussi qu’on se parle, qu’il y a des échanges et que la relation est saine ! »