©Alexis Courcoux
« Quand je parle de l’arrivée de la Transat, j’en ai encore des frissons ! » le skipper Suisse Nils Palmieri, tenant du titre avec Julien Villion, semble encore sur un petit nuage lorsqu’il évoque sa course transatlantique en Figaro Beneteau 3. Le dimanche 30 mai à 18h08 (heure locale) 2021, les deux marins sont entrés dans l’histoire en remportant la Transat Paprec, après 18 jours 05 heures 08 minutes et 03 secondes de course. Au terme d’une bataille sans relâche, ils établissent le nouveau record de l’unique course transatlantique monotype.
Une arrivée de toute beauté
Le soleil arborait ses couleurs du soir, c’était un dimanche, il faisait très beau, il y avait juste ce qu’il fallait de vent... Les conditions étaient parfaitement réunies pour faire de cette arrivée une superbe fête. Et pour cela, les figaristes peuvent compter sur les Saint-Barthinois ! Sur ce joyau des caraïbes d’une superficie de 21 km², les habitants vibrent pour les arrivées de la Transat Paprec. Et les superlatifs manquent à Nils Palmieri pour décrire ce moment unique : « L’arrivée, c’était complètement dantesque ! C’était une immense fête, c’était un truc de malade ! C’était dingue. Je crois que jusqu’à la ligne, on n’avait pas vraiment réalisé, on était tellement dans notre truc, totalement focus, vraiment jusqu’à la fin. » Une fête attendue puisque la course, qui devait initialement avoir lieu en 2020 avait été reportée d’un an à cause de la crise sanitaire. « Je devais initialement disputer la course avec Justine (ndlr Justine Mettraux, elle aussi sponsorisée par Teamwork, aujourd’hui skipper IMOCA) et puis avec le décalage en 2021, son programme n’était plus compatible ». Et si la perspective de participer en double mixte avec cette grande navigatrice semble enchanter le marin Suisse, ce ne sera malheureusement pas non plus pour 2023, Justine ayant d’autres projets pour la saison à venir, dans le cadre de sa qualification pour le prochain Vendée Globe. Mais à propos de la nouveauté 2023 concernant le double mixte, l’ancien vainqueur défend une opinion tranchée : « C’est une excellente chose ! C’est dans l’air du temps, il n’y a aucune raison de ne pas le faire. Je pense que c’est bien de forcer un peu les choses sur ce sujet. » Avis aux projets féminins, le tenant du titre est prêt à renfiler le ciré !
La dureté de l’épreuve
Si le circuit Figaro est réputé pour son exigence, la Transat Paprec ne fait pas figure d’exception. Nils Palmieri, qui réalisait sa deuxième transatlantique en course, six ans après avoir disputé la Transat Jacques Vabre en Class40 sous les couleurs de Teamwork avec Bertrand Delesne témoigne de sa dureté : « La course est difficile, c’est la seule transat sur laquelle tout le monde a le même bateau. Le Figaro Beneteau 3 mouille beaucoup, il fait du bruit. C’était assez violent ! Sur ce bateau, en double, tu ne mets jamais le pilote automatique. Enfin, je ne sais pas pour les autres, mais nous non, et on a gagné ! ». Une ténacité sans faille qui a payé. Avec Julien Villion, ils formaient un duo très complémentaire : « Julien passait plus de temps sur la météo et la stratégie, moi j’ai énormément barré ». Mais la course se joue aussi en amont : « Nous avons mis beaucoup de cœur dans la préparation du bateau avec Julien et Laurent, mon préparateur. Nous avions bien bossé le truc, avec quelques astuces qui, j’en suis sûr, ont été des facteurs de performance : nous avions ajouté un siège de barre, une casquette pour protéger la descente et nous avions aussi une chaussette à spi. » En course au large et particulièrement en Figaro, chaque détail compte !