Pier-Paolo Dean-Tiphaine Rideau : « on prend un plaisir incroyable ! »
- Antoine Grenapin
- 22 avr.
- 3 min de lecture
L’INTERVIEW DU BORD. Âgés respectivement de 19 et 20 ans, Tiphaine Rideau et Pier-Paolo Dean (Les Banques alimentaires) s’apprêtent à traverser l’Atlantique pour la première fois. Les « au revoir » sur les pontons ont forcément été un peu plus émouvants et les premières heures de course éprouvantes. Ils ont aussi dû gérer un premier pépin technique (un foc légèrement déchiré), parvenir à bien s’amariner et tout faire pour rester au contact des leaders. Dans le dur, les deux novices ont tenu bon. Une abnégation qui paie : ils sont dans le coup à l’approche du Cap Finisterre que la flotte devrait atteindre dans la soirée. Et surtout, à l’instar de cette matinée de mardi à savourer un pamplemousse et à enchaîner les blagues, ils savourent intensément leur bonheur d’être en mer.

Comment avez-vous vécu le grand départ et les « au revoir » sur le ponton ? Tiphaine : C’était plus émouvant que je le pensais. Les premières course, c’était nous qui étions émus. Là, on sentait que l’émotion était davantage dans nos familles. Tout le monde était là et puis c’est la première fois, aussi, que je voyais de l’inquiétude dans leurs yeux.
Pier-Paolo : C’était vraiment très fort. Tôt le matin, il n’y avait personne quand je suis arrivé et progressivement ça s’est rempli. Il y avait nos familles, nos partenaires... C’est la première fois qu’on disait « au revoir » et qu’on partait pour aussi longtemps.
Dans la foulée, vous avez fait un super départ ! Pier-Paolo : Oui c’était vraiment sympa, c’est un peu notre spécialité donc on avait envie d’être au rendez-vous ! Après, le parcours côtier a été complexe avec beaucoup de manœuvres. Il fallait avoir de l’expérience pour tenir le coup, ne pas perdre trop d’énergie et faire le moins d’erreurs possible.
« Depuis le lever du jour, on ne fait que se marrer ! »
La suite aussi a été dure…
Pier-Paolo : Oui, après le parcours dans la baie, on est parti sous spi un peu loffé et au moment de renvoyer le foc, on a vu qu’il y avait un gros trou, un rond de 35 à 40 centimètres. Ça ne nous a pas démoralisés mais on avait une voile de moins et on était un peu moins rapide que les autres. On a affalé le foc, on l’a réparé, on a mis deux gros patchs dessus et ça tient. C’était un peu gênant parce qu’on ne voulait pas se faire décrocher.
Vous avez pourtant réussi à tenir le rythme ?
Tiphaine : Au début, on a un peu perdu le train de devant. La première nuit n’a pas été très cool. Il a fallu réparer et moi j’ai eu un peu le mal de mer. Mais on a tenté une option un peu plus Ouest pour passer la molle au niveau du Cap Finisterre. Et pour l’instant, on n’a rien perdu sur ceux de devant, notamment ceux qui sont plus à l’Est. L’option a l’air de marcher, on est plutôt confiants !
Est-ce que vous avez pris du plaisir depuis le début ?
Pier-Paolo : Ce n’était pas facile au début mais là, depuis le lever du jour, on ne fait que se marrer ! Je crois qu’avec la fatigue, tout devient un peu drôle et on se fait rire. Il y a le soleil, la mer qui devient bleue, les dauphins autour du bateau… On prend un plaisir incroyable ! Tiphaine : Et puis la houle est longue et régulière, il y a de belles vagues… On sent qu’on est au large et qu’on progresse dans l’océan !
