©Marcel Mochet
Si Michel Desjoyeaux navigue un peu moins en ce moment, il n’est pas moins impliqué dans le monde de la course au large. L’homme au palmarès bien rempli (premier vainqueur de l’épreuve en 1992 avec Jean le Cam, triple vainqueur de la Solitaire du Figaro, vainqueur de la Route du Rhum ainsi que de la Transat CIC et seul double vainqueur du Vendée Globe) reste investi notamment au travers de sa société Mer Forte.
Celui que tout le monde appelle « Le Professeur », jamais avare d’explications sur différents sujets, a bien voulu partager son ressenti sur l’évolution de la Transat Paprec, désormais en double mixte ; une première !« Je n’ai pas eu l’occasion de faire beaucoup de double avec une femme au large, la question ne s’est jamais vraiment posée. Ça ne m’aurait pas gêné mais cela se fait par opportunité, par affinités aussi, il n’y avait pas beaucoup de femmes et encore aujourd’hui elles sont trop peu nombreuses !
C’est donc génial d’imposer la mixité sur une transat en course, cela permet de forcer un peu le destin. Le fait que l’organisateur de l’épreuve puisse se projeter avec son partenaire titre Paprec sur 3 éditions, est également une chance pour se donner la possibilité de mettre ces actions en place.
Plus généralement, c'est une bonne idée que de vouloir mettre plus de femmes sur ces bateaux. Notre sport n’est pas réservé à la gent masculine, bien au contraire c’est un des seuls où nous nous battons ensemble, femmes et hommes sans classement distinct. Pour le double c’est peut-être un peu différent mais dans un équipage la présence des femmes est tout aussi importante que celle des hommes.
Je n’ai pas de doute sur la capacité des femmes à répondre à cet enjeu, car elles sont nombreuses à pouvoir le faire, il faut qu’elles osent franchir le pas !
La réputation de la course au large la précède, beaucoup de gens s’en font une montagne et c’est vrai que le niveau est élevé sur cette épreuve, mais c’est aussi ouvert aux amateurs et c’est bien là l’avantage du double : il n’est pas nécessaire de savoir tout faire à bord !
Pas besoin donc d’avoir fait une Solitaire du Figaro ou du Mini avant de se lancer : cette Transat Paprec sera déjà un super tremplin pour aller vers le large.
Pour autant, pour celles qui ont ces premières expériences ou qui viennent d’autres filières comme l’olympisme, cette transat reste une superbe opportunité de compétition de haut niveau en course au large.
Alors, Osez mesdames ! »