Dans les coulisses du dernier jour
- Antoine Grenapin
- 19 avr.
- 3 min de lecture
Demain, ce sera déjà l’heure de larguer les amarres et de lancer ce long sprint à travers l’Atlantique. Mais avant, il faut savoir patienter, ne rien oublier, étudier la météo, veiller aux derniers détails et tenter de s’économiser au maximum… Récit d’une journée à part, sous le soleil de Concarneau, avant que tout commence.

Il y a un moment en course au large où tout est le « dernier » : dernier jour, dernier briefing, dernier dîner, dernière soirée, dernier petit déjeuner, dernier « au revoir ». Quand on part pour une vingtaine de jours en mer et pour traverser l’Atlantique, on a conscience que rien n’est anodin, que le quotidien va basculer à 13h02, dimanche, et qu’il n’y aura que la course qui comptera pendant près de trois semaines.
« On compte les dodos ! »
Chez la plupart des skippers en cette veille de course, c’est l’enthousiasme qui prime. « Je suis détendu mais je suis surtout hyper content d’y aller, l’excitation remplace le stress », sourit Victor Le Pape (Région Bretagne – CMB Espoir). « C’est comme lorsqu’on est enfant, on compte les dodos avant le Jour-J ». En matière de sommeil justement, Victor se réjouit de « bien dormir » et « d’arriver à s’endormir tôt » même si « la course tourne dans la tête ».
« Je dors bien la nuit, j’ai la chance d’avoir de l’expérience et de savoir comment gérer les départs », confie aussi Davy Beaudart (Hellowork). Jules Ducelier (Région Normandie) n’a pas de problème sur ce sujet : « j’essaie surtout d’anticiper en matière de sommeil parce que je sais qu’une fois qu’on sera en mer, ce ne sera plus pareil ! » « Le fait que la météo soit clémente demain permet d’être plus serein donc on dort mieux », sourit Hugo Dhallenne (Skipper Macif).
« On essaie de ne pas s’éparpiller »
Pourtant, la course n’est jamais loin. Hugo explique en effet « faire des siestes pour commencer à fractionner le sommeil » afin d’être prêt à bien enchaîner les quarts dès le départ ». Et chez les skippers, rien n’a été négligé durant cette dernière journée. « On essaie d’avoir un rétroplanning pour ne pas s’éparpiller et se garder des moments de récupération », confie ainsi Lola Billy (Région Bretagne CMB-Océane).
Il y a néanmoins un passage obligé : les briefings météo. Celui de la direction de course se tient à 17h00 et plusieurs skippers en enchaînent un autre, à l’instar des ceux du Pôle Finistère Course au large. Cela permet aussi, progressivement, de « se mettre dans sa bulle ». Thomas André, associé à Cindy Brin à bord de Cap St Barth, a une belle image pour en parler : « c’est comme un grimpeur en escalade qui cherche sa voie. Il regarde où sont ses prises, où mettre ses mains. Nous on fait un peu pareil : en fonction des routages, on imagine nos choix, on se projette et le parcours infuse tout doucement dans la tête ».
En revanche, les skippers ne devraient pas passer au village de la Transat Paprec ce samedi soir pour le concert du groupe Maracujah. Tous ont préféré une soirée bien plus studieuse. Charlotte Yven le résume : « ce sera un bon repas et une bonne nuit avant de rentrer dans la routine du départ ». « On va passer un peu de temps en famille, avec les proches et nous coucher tôt », précise Lola Billy. Comme tous les participants qui sont aussi parents, Cindy Brin aspirait surtout à « passer du temps avec ses enfants ». La native de Saint-Barthélemy précise : « je ne vais pas les voir pendant près de trois semaines, j’ai envie d’être à fond avec eux ! » Et Arno Biston (Article.1) de conclure : « on va aussi commencer tout doucement à faire nos ‘au revoir’ à la famille et aux proches ».
