© Maxime Horlaville/ Disobey/ Macif
Vainqueur de la Transat Paprec en 2012 avec Gildas Morvan, Charlie Dalin s’est imposé comme un des meilleurs skippers du moment. Vainqueur de la Transat Jacques Vabre (2019), 2e du Vendée Globe (2021) et de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe (2022), le marin décrypte avec précision la situation qui attend les marins dans cette Transat Paprec. Explications de texte et analyse.
« Dans les prochaines 12 à 24 heures, il faudra gérer le placement pour toucher du vent en composant avec le refus de l’alizé. Ils vont descendre en escalier pour rester dans le courant de vent fort. Cet après-midi et la nuit prochaine ils vont avoir pas mal de vent puisque les fichiers annoncent jusqu’à 23 nœuds donc ça va donner des rafales assez élevées, sûrement à plus de 25 nœuds, peut-être même entre 25 et 30 nœuds. On va observer une ambiance un petit peu plus sportive cet après-midi et la nuit prochaine.
Au nord-ouest des bateaux il y a la dorsale, au sud-est il y a les dévents des Canaries qui sont très marqués en ce moment. Il y a de gros tourbillons de vent qui amènent des dévents et des perturbations très loin dans le sud-ouest des Canaries. Je pense donc qu’ils vont aller chercher plutôt majoritairement du tribord pour gérer la courbure de l’anticyclone et avoir un meilleur angle de descente en bâbord amure puisque l’anticyclone se reconcentre sur les Açores ce jeudi et ils ont plutôt intérêt à aller un petit plus dans l’ouest pour avoir un meilleur angle de descente vers les Antilles.
En ce moment, on observe globalement une tendance plutôt ouest car c’est là qu’il faut se placer pour aller gérer une grosse rotation à droite. Comme l’alizé est bien établi pour les prochains jours, ils ne font pas faire de grosses cuillères au sud jusqu’au Cap Vert ou autre comme on a pu déjà le voir sur d’autres éditions. Ça va plutôt être de la descente un peu autour de la route directe. Il y a quand même une rotation à droite importante à attendre d’ici trois-quatre jours. On va voir une tendance plutôt tribord sur les prochains deux-trois jours, pour ensuite aller se placer sur du bâbord amure les jours suivants.
Il y aura beaucoup de sargasses aussi en approche des Antilles donc ils devraient être vraiment concernés la dernière semaine de course je pense. Ça va être assez compliqué à gérer car ils devraient en avoir beaucoup et de plus en plus en approche de l’arc antillais.”