©Alexis Courcoux
Ce mardi, l’enjeu principal pour la majeure partie concurrents est de réussir à trouver le juste milieu entre : trouver le bon angle et toucher le plus de vent possible, comme l’explique Violette Dorange, co-skipper de Basile Bourgnon (EDENRED, 5e), jointe à la vacation de ce matin. Pour Arnaud Machado et Lucie Quéruel Groupe Hélios – Du Léman à l’océan (Arnaud Machado/Lucie Quéruel), 11e ce matin, la donne est un peu différente. Ces derniers, repartis hier soir de La Palma (Canaries, Espagne) ont pour objectif principal, pour le moment, de rattraper au maximum leur retard sur le reste de la flotte.
Violette Dorange (EDENRED) : « On a plutôt bien géré le vent fort après La Palma. On n’a pas eu de problème à bord. On a été à fond. On a mis le spi max et on l’a gardé quasi tout le temps. On a tout donné. On a eu plutôt des problèmes avant La Palma. On a pris trois fois des bouts de plastique dans la quille, une sorte de seau en plastique dans le safran. Depuis, ça avance bien et on va plutôt vite. On essaie de rattraper ceux qui sont devant. Au niveau de la fatigue, ça va. Il y a un rythme à trouver mais en tant que Figaristes, on est bien habitués à barrer tout le temps. Actuellement, le bateau avance entre 11 et 15 nœuds. Il y a une petite houle de 1 mètre. On a plutôt de bonnes conditions medium. On vient d’empanner. On est en train de faire des recalages vers le sud. Il faut bien gérer parce que le vent va mollir. Il y a un peu plus de vent au sud mais il y a une droite à aller chercher vers le nord. Il faut trouver l’équilibre. On va voir. Sinon, ça va faire du bien de pouvoir étendre un peu toutes nos affaires parce que tout est trempé à bord. On va pouvoir se reposer un peu quand le vent va mollir ».
Arnaud Machado (Groupe Hélios – Du Léman à l’océan) : « On a pu repartir hier soir. On a été tout de suite dans des conditions toniques. On a eu 35-40 nœuds de vent. On a serré un peu les fesses parce qu’avec nos vieilles voiles, on ne voulait pas les recasser. On a barré toute la nuit pour les préserver. Ce matin on a remis un ris et on va commencer à attaquer à nouveau. Moralement, c’était assez compliqué de repartir dans des conditions comme ça mais on n’avait pas trop le choix. Les mecs devant sont hyper loin mais on essaie de ne pas trop regarder, de faire fonctionner le bateau le mieux possible et de prendre nos options. On navigue actuellement au portant dans 27-30 nœuds et ça se passe bien. C’est hyper humide. Il y a toujours quelqu’un sur le pont pour ne pas que le bateau parte au tas. On se relaie avec Lulu (Lucie Quéruel). On est fatigués et on a eu des chocs émotionnels qui sont assez forts. On croyait qu’on allait devoir abandonner la course mais on est repartis derrière les autres. On savait que l’on ne pouvait pas gagner la course mais on était quand même dans un esprit de compétition que l’on n’a plus du tout. Niveau émotionnel, on en prend plein la tronche mais ça le fait. Et puis la course n’est pas finie. Notre objectif est de réduire notre écart d’à peu près 24 heures lié à escale. On se dit que si on arrive à réduire cet écart, on aura bien navigué. Race for Science – Verder est devant nous et est un peu détaché du reste de la flotte. On va tout faire pour essayer de les rattraper. Ce qui est sympa, c’est que l’on reçoit pas mal d’emails de soutien des autres concurrents, dont Edouard (Golbery) qui nous a écrit plusieurs fois. C’est vraiment cool. Ça fait du bien au moral. Après, on traverse l’Atlantique et on se dit que c’est quand même génial d’être là. On apprend plein de choses. C’est le but, de pouvoir progresser, continuer d’apprendre pour pourquoi pas revenir sur d’autres courses avec peut-être un peu plus de budget et des voiles un peu mieux. »