Rendez-vous en 2025

À la rencontre de Mäel Garnier et Julia Courtois

Les deux skippers d’Ageas - Ballay - Cerfrance - Baie de Saint-Brieuc, qui ont débuté les entraînements à l’automne dernier, sont particulièrement complémentaires. À Julia (31 ans), l’expérience de la Transat Jacques-Vabre, à Maël, vainqueur de la Sardinha Cup 2022, deux ans d’apprentissage à bord du Figaro BENETEAU 3. De quoi composer un duo efficace et ambitieux.  

  • Pourquoi participer à la Transat Paprec ?

Julia : « Je n’ai pas trop navigué en Figaro. Maël m’a proposé de prendre part à ce projet et je trouvais que c’était une super opportunité. J’ai déjà fait du Class40, déjà disputé une transatlantique (la Transat Jacques Vabre) mais encore jamais en Figaro. Je trouve ça passionnant de découvrir un support et de batailler dans une Classe au niveau aussi homogène. La monotypie, ça me plaît. Et c’est top si je gagne en expérience ! » 

Maël : « On est habitué à faire des courses entre des bouées ou dans des mers que l’on connaît. Là, il y a une dimension d’aventure, l’idée de traverser l’océan et l’envie d’aller plus loin aussi. Ce sera ma première transatlantique, ma première fois plus d’une semaine en mer, avec la découverte des alizés… L’idée, c’est de pouvoir se jauger, d’emmagasiner de l’expérience et d’être encore plus à l’aise à bord. »  

  • L’histoire de votre binôme ?

Maël : « J’avais envie de faire la course avec mon projet et de trouver quelqu’un de disponible, de motivé, qui avait de l’expérience et qui avait la niaque. J’avais croisé Julia sur les pontons de la Sardinha Cup et elle répondait à tous ces critères. On a eu un bon feeling et on a commencé à nous entraîner à l’automne dernier. Julia découvre le bateau, mais elle a l’expérience du double. C’est une grande sportive, triathlète confirmée : elle sait de quoi elle parle quand il faut tenir la durée ! »

Julia : « Ce projet de transatlantique en double me motivait bien, surtout en double mixte, ce qui n’existait pas auparavant. J’ai eu d’autres propositions de projets, mais ils étaient moins en place. Le fait de pouvoir s’entrainer rapidement, que la mise en place soit facile, ça offrait aussi plus d’opportunités de progresser vite. » 

  • L’importance de la mixité pour vous ?

Julia : « Je pense que c’est vraiment génial parce que ça donne l’opportunité à beaucoup de femmes de prendre rapidement de l’expérience. Former autant de femmes à la course au large, alors qu’il doit y avoir seulement 20% de projets féminins en course au large, ça prendrait beaucoup plus de temps. Forcément, cela implique une contrainte pour les porteurs de projet, mais ça va contribuer à faire évoluer les choses. »

Maël : « Bien entendu, le fait que ça soit imposé s’apparente à une contrainte. Mais il y a un aspect bénéfique puisque ça permet aux femmes de mettre le pied à l’étrier plus vite. Après, je trouve ça très intéressant : je trouve qu’un duo femme/homme est complémentaire à bord puisque les approches physiques ou de navigation ne sont pas forcément les mêmes. » 

  • Comment avez-vous prévu votre quotidien à bord ?

Maël : « On va établir un plan de bord et ça se fera naturellement. On fonctionnera comme tout le monde en faux solo, hormis au départ et dans les zones un peu plus délicates où il y a plus d’air. Nous allons établir un protocole assez régulier, mais je n’ai pas trop de doute sur notre capacité à encaisser la vingtaine de jours de navigation. »

Julia : « Je n’ai pas vraiment pensé à ça, ni commencé à stresser ! Ce qui fait peur, c’est davantage l’éventuelle casse matérielle plutôt que la vie à bord. Même si le bateau est petit, j’ai confiance dans nos capacités d’adaptation. »