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Isabelle Joschke : « une expérience très chouette à vivre »

© Ronan Gladu

SOUVENIRS DE MIXTE. En 2018, un équipage 100% féminin se distingue dans la fameuse transat en double. Isabelle Joschke et Justine Mettraux (Teamwork.net) sont associées. La première s’apprête à faire ses débuts en IMOCA, la seconde impressionne déjà : Isabelle se souvient d’une transatlantique à part et se réjouit que la course soit devenue 100% mixte. 

Quels souvenirs gardes-tu de ton unique participation à la Transat Paprec, qui s’appelait alors la Transat AG2R- La Mondiale ? 

La superbe entente que l’on avait avec Justine. Il y a eu énormément de partage entre nous. J’ai eu l’impression d’avoir beaucoup appris d’elle et réciproquement. Ça a été un vrai plaisir de naviguer ensemble. Je n’avais plus navigué en équipage féminin depuis le Mini 6.50 ! J’avais adoré parce qu’en Figaro, il y a du match tout du long, tu es au contact avec les autres. C’était très chouette à vivre !

Avant vous, il y avait eu Catherine Chabaud et Michèle Paret (1994), Jeanne Grégoire et Sam Davies (2004) puis Alexia Barrier et Sam Davies (2006) … Mais c’était rare que deux femmes s’associent ensemble dans une course….

Oui, nous n’étions pas les premières donc on n’a pas tiré de fierté particulière à disputer cette course ensemble. Mais je suis bien entendu en faveur de la mixité et j’ai beaucoup navigué au sein d’équipage mixte. Je trouve qu’entre filles, c’est parfois plus facile, on se comprend mieux. Il y a une osmose différente à bord et cette course reste une très belle expérience. 

Avec Justine, vous avez connu une progression impressionnante ensuite…

J’avais dix ans de plus qu’elle. Au moment où on a participé à la course, je préparais la Route du Rhum avec mon IMOCA, que j’ai toujours actuellement. Ça avait bien démarré puisqu’après la transatlantique, j’avais terminé 2e de la Dhream Cup et 2e des Monaco Globe Series. Entre-temps, Justine a changé de support et elle a franchi plusieurs caps. Elle court désormais avec un bateau plus performant que le mien. En Figaro, on voyait déjà qu’elle savait très bien naviguer et qu’elle avait le potentiel pour viser encore plus haut. 

La Transat Paprec est pour la première fois 100% mixte. Qu’est-ce que cela t’inspire ?

Je trouve que c’est vraiment très chouette. Ce sont des mesures qui permettent de combler un manque, celui de la présence des femmes en course au large. Ce type d’action doit contribuer à ce qu’elles naviguent, qu’elles gagnent en expérience et qu’elles puissent ensuite trouver un sponsor et une équipe. La mixité doit être un horizon et un équilibre et que ça devienne naturel. Symboliquement, cette nouvelle règle est très intéressante.