Romain Bouillard – Irina Gracheva : « on est connu pour des choix stratégiques engagés ! »
- Antoine Grenapin
- 14 avr.
- 3 min de lecture
PAROLES DE DUO. Une même envie de tout donner, un certain goût de l’audace et une bonne dose de détermination. Romain et Irina partagent tous ces aspects, eux qui ont pourtant deux parcours très différents. Lui dispute sa 2e saison en Figaro, porte les couleurs d’une association qui aide des enfants malades (Décrochons la lune) et rêve de Vendée Globe. Elle, de nationalité russe, s’est aguerrie dans le circuit Mini avant que la guerre en Ukraine mette à mal sa progression. Mais les deux regardent vers l’avant et assurent ne rien vouloir s’interdire.

Romain, c’est ta deuxième saison en Figaro, ta première Transat Paprec. C’est une suite logique ?
Romain : L’an dernier, disputer la Transat Paprec m’avait paru inimaginable. Aujourd’hui, je me sens prêt à faire cette première transatlantique. Je rêve de disputer un jour le Vendée Globe donc ce sera un vrai test pour savoir si le large me plait vraiment ! La Transat Paprec, c’est la plus longue course qui existe en Figaro. Ça nous permet d’appréhender d’autres phénomènes, c’est un pas à franchir dans le monde de la course au large.
Irina, ce sera ta première Transat Paprec mais tu as une riche expérience de la course au large… Pourquoi accepter ce challenge ? Irina : J’avais pensé à faire du Figaro pour continuer ma carrière. Avec Romain, j’ai l’opportunité de découvrir la classe et d’avoir un excellent professeur ! Il navigue beaucoup, connaît la classe : c’est une belle occasion pour moi de découvrir cette classe monotype. Ce sera très intéressant. Je connais la route, je vais découvrir le bateau et je m’attends à une compétition très dure.
"Courir aux couleurs d’une association ça donne du courage et du sens au projet"
En quoi votre expérience à la Mini Transat pourra vous aider ? Irina : C’était vraiment très intéressant parce que c’était en solitaire et sans aucune communication. Donc ça contribue à nous pousser dans nos retranchements et nos limites. Je crois que ça donne les bases pour franchir de nouveaux paliers par la suite, c’est une très bonne école. Vous êtes russe et vous avez été touchée par le conflit qui a lieu depuis trois ans… Forcément, j’ai toujours ça en tête et ça fait partie de ma vie maintenant. Ce n’est pas possible de l’oublier. Mais je suis très heureuse d’avoir une chance de poursuivre ce que j’ai commencé il y a longtemps. Pouvez-vous parler de l’association « Décrochons la lune » ? Romain : C’est une association qui aide les enfants atteints de maladies graves. Ce sont des enfants qui mènent une bataille au jour le jour. Nous on va mener une bataille sur l’Atlantique mais cette bataille, on l’a décidé. Eux, ils la subissent. À travers des navigations, on permet à ces enfants et à leurs familles de vivre un peu d’aventure. Courir aux couleurs d’une association ça donne du courage et du sens au projet.
À quelle course vous vous attendez ? Est-ce qu’il y a des appréhensions ? Irina : Je m’attends à ce que la course soit difficile comparée à celles que j’ai pu faire jusque-là. Je suis très excitée par ce challenge. En matière d’appréhension, il y a le fait de devoir être à 100% tout le temps sur le bateau, j’espère qu’on arrive à garder le rythme jusqu’au bout. Romain : On a l’habitude de faire de la course côtière et l’idée, ce sera de ramener la même intensité. Le fait d’être deux à bord y contribue fortement. Après, on est aussi connu pour des choix stratégiques engagés donc j’espère que le jeu sera ouvert. On n'aura pas peur de s’engager sur une option, même si on est seul !