Après avoir enroulé « sagement » le waypoint de La Palma samedi, les onze duos en lice sur la 16e édition de la Transat Paprec ont empanné pour aller chercher du vent très fort et un meilleur angle. L’enjeu de la nuit dernière : bien gérer l’accélération du vent sans perdre contact avec le paquet de tête. Ce matin, la flotte, un peu plus étirée qu’hier, est toujours menée par Skipper MACIF (Loïs Berrehar/Charlotte Yven), qui compte 2,9 milles d’avance sur Région Normandie (Guillaume Pirouelle/Sophie Faguet) et 7,3 milles sur Mutuelle Bleue (Corentin Horeau/Pauline Courtois) au classement de 08h00.
Les compteurs se sont affolés la nuit dernière avec des moyennes à plus de 17 nœuds par moment à bord des Figaro BENETEAU 3, dans du vent de 35 nœuds avec des rafales à 40 nœuds ! La nuit de samedi à dimanche n’a donc rien eu d’un long fleuve tranquille pour les concurrents. « Le vent est rentré très fort comme prévu. Ils ont sûrement navigué sous petit spi. Il y a eu quelques sorties de piste. Tout le monde a dû avoir un petit vrac plus ou moins important comme Groupe Hélios – Du Léman à l’océan, contraint de rentrer au port, suite à une avarie de grand-voile et de voiles d’avant. C’est dommage car ils étaient dans le coup avec les meilleurs même s’ils étaient un peu décalés, explique Francis Le Goff, le Directeur de Course. De leur côté, Édouard Golbery et Alicia de Pfyffer (Race for Science – Verder) ont continué tranquille, sans chercher d’empannage, en conservateur ».
De solides leaders
Depuis le début de la course, la flotte est très compacte et il n’y a pas beaucoup d’écarts de niveau en termes de technique pure et de conduite du bateau, ni de changements radicaux en tête de classement. « Le groupe de tête a fait preuve d’une grande maîtrise en continuant à régater au plus haut niveau dans ce vent très fort, surtout quand on voit le nombre d’empannages qu’ils ont fait dans la journée pour se recaler, aller chercher du vent fort et/ou le meilleur angle », observe Francis Le Goff. Derrière, la flotte s’est un peu étirée et Race for Science – Verder accuse désormais près de 150 milles de retard sur le leader. Si les vitesses des bateaux, qui naviguent actuellement dans 22-25 nœuds, ont baissé avec des moyennes autour de 12 nœuds pour le paquet de tête, les marins vont devoir se reposer pour récupérer de leur nuit très tonique.
Une route proche de l’orthodromie
On le voit sur la cartographie, tous ont opté pour une route proche de l’orthodromie (la route directe). « La situation météo ne leur a pas laissé le choix et a contraint la route. Il va y avoir des petits coups de placements et d’angles à jouer aujourd’hui, des recalages à faire au gré de la force et de la direction du vent, mais aussi de la manière dont les marins conduisent leur bateau, sur lequel ils sont plus ou moins à l’aise selon l’angle, poursuit-il. Région Bretagne – CMB Performance (Gaston Morvan/Anne-Claire Le Berre) a été le premier à se recaler en mettant un peu de sud dans sa route. Pierre Leboucher et Camille Bertel (Cap Ingélec) ont également empanné pour aller chercher un peu plus de vent. Cet après-midi, les concurrents navigueront dans du vent d’est nord-est d’une vingtaine de nœuds.
L’orthodromie (la route directe) est ici modélisée par le tracé blanc que suivent au plus près les marins.