Après avoir rencontré Léna Gérault, championne de VTT, l’organisation s’est intéressée à une autre discipline mixte : le canoë-kayak. Rencontre avec Yves Prigent, champion du monde de canoë-kayak biplace mixte aux côtés de Margaux Henry.
Yves Prigent est âgé de 29 ans. Né à Rennes, il est aujourd’hui champion du monde en canoë biplace hommes par équipe et champion du monde en double mixte. Il débute le canoë-kayak à l’âge de 9 ans, il décroche le titre de France junior et remporte la coupe de France. En double homme (C2), il remporte le titre de champion du monde en 2015 à Londres. En 2017, il est champion du monde en double mixte (C2M) avec Margaux Henry. L’année suivante, ils sont vice-champion du monde.
Qu’est-ce que cela change de pratiquer ta discipline en mixte ?
Je pense que ce qui change, c’est juste le relationnel. Courir associé à une femme n’est pas foncièrement différent de courir avec un homme. Il y a le côté physique-énergétique qui rentre forcément en compte. Autrement, selon moi, il n’y a pas de différence majeure. Il faut réussir à se compléter, être efficaces. Pratiquer en double, c’est vraiment top car on partage les émotions. Quand le résultat est bon, c’est vraiment chouette !
Les femmes sont moins nombreuses que les hommes dans ta discipline. Pourquoi d’après toi ?
Ce n’est pas facile de répondre à cette question... Je crois que les femmes ont plus d’hésitation à s’inscrire dans certains sports car l’image renvoyée peut être associée à la masculinité. Je pense aussi que c’est lié à l’histoire. Les femmes ont eu accès au sport beaucoup plus tard que les hommes. C’est triste, mais ça évolue dans le bon sens.
Est-ce que le sport a sa place/son rôle à jouer dans les questions de société liées aux genres ?
Évidemment. C’est une vitrine de la société. Il y a encore un gros déséquilibre. Le meilleur exemple c’est le foot, mais globalement le sport féminin est moins médiatisé et c’est peu de le dire. L’ancrage de la domination de visibilité du sport masculin est fort. C’est à notre génération de tenter de faire bouger les choses.
Quel message donnerais-tu aux jeunes filles pour les encourager à faire du canoë-kayak ?
Je crois que chacun peut agir à son niveau pour faire changer les mentalités. Je n’ai pas de message en particulier si ce n’est : « Venez tester le kayak ça vaut le coup ! »
Que penses-tu du fait d’imposer la mixité ?
C’est une bonne chose, c'est exemplaire. La parité devient aujourd’hui un droit. Par conséquent, c’est logique qu’il y ait du mixte !