Maël Garnier – Cat Hunt : « à bord, tout est en anglais ! »
- Antoine Grenapin
- 14 avr.
- 3 min de lecture
PAROLES DE DUOS. C’est un double challenge que s’est fixé Maël Garnier. Deux ans après sa première participation à la Transat Paprec, le skipper est de retour pour faire mieux (il avait terminé 7e avec Julia Courtois) et… Pour parfaire son anglais. Il s’est en effet associé à Cat Hunt, navigatrice professionnelle de 26 ans et fine régatière. Les deux marins ont peaufiné leur entente, en mer et à terre, afin de monter en puissance et de se présenter comme de solides outsiders. Pour sa dernière saison en Figaro avec ses sponsors actuels (Selencia – Cerfrance), Maël Garnier compte bien tout donner. Il s’est confié sur ce nouveau challenge.

Tu as déjà participé à la Transat Paprec il y a deux ans. C’était important de revenir ? Oui totalement. C’était une première transatlantique, première course mixte en Figaro. À l’arrivée, je n’avais pas envie de m’arrêter là. J’avais l’objectif de faire la Solitaire au moins deux années de suite (2024, 2025). Là on y est, c’est ma dernière saison avec mes partenaires actuels donc j’ai à cœur de bien faire. À la Transat Paprec, je suis revenu avec des objectifs de performance plus que d’apprentissage.
Qu’est-ce qui a changé en deux ans ? Je me sens mieux préparé, plus à l’aise, plus en confort, plus fort aussi. J’ai appris ce que c’était de passer plus de 15 jours à bord. C’est un bateau très exigeant, qui mouille beaucoup, sur lequel on dort très peu. En double, il faut encore plus avoir un rythme pour préserver le roulement entre les deux skippers. Cette année, je reviens avec plus de confiance, plus de maîtrise et d’anticipation aussi notamment en matière de fatigue.
"On s’en va vers le soleil, vers une île paradisiaque et ça fait rêver !"
Comment s’est formé le duo avec Catherine Hunt ? On s’est rencontré à Lorient par l’intermédiaire de Marcus Hutchinson. Elle est venue faire la FigarArmor il y a un an. Je l’avais vue évoluer en Figaro dès 2020, elle avait de l’expérience, c’est une fine technicienne à la barre… Le courant est bien passé. J’ai fait un petit casting dans l’automne et j’ai rapidement choisi Catherine. Elle est venue avec une démarche sérieuse et professionnelle, de vraies disponibilités, de l’envie. Et puis ça me donne l’occasion de me remettre à l’anglais, alors que j’ai arrêté les études… Ça nous force à faire des efforts de communication !
Donc à bord, c’est 100% en anglais ?
Oui tout est en anglais ! (rires). L’idée c’est de le parler tout le temps à bord en lui montrant que je fais cette effort-là.
Quelles sont les ingrédients pour performer à la Transat Paprec ? Je crois qu’avant tout, il faut une belle alchimie entre les deux membres de l’équipage. Au moment où on confie la barre à l’autre, on lui confie notre course aussi donc il faut que chacun soit à l’aise. Il convient de se préparer tôt aussi. Au-delà du duo sur le bateau, il faut construire quelque chose de sincère et proche pour être prêt à passer plus de deux semaines avec l’autre. C’est important de devenir ami pour aborder la course. Où est-ce qu’on prend du plaisir ? À partir du moment où on a éliminé tout ce qui est parasite autour, qu’on a bien fait l’avitaillement, qu’on est content de la préparation. On le prend dès le village où on n’a plus qu’à faire de la stratégie, de la météo et qu’on soit alignés sur les mêmes objectifs au moment du départ. Et on va continuer à prendre du plaisir quand le bateau va commencer à glisser. On s’en va vers le soleil, vers une île paradisiaque et ça fait rêver !