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L’HEURE DES PREMIERS CHOIX A SONNÉ


©Alexis Courcoux


Après 24 heures de course, l’heure des premiers choix stratégiques a sonné pour les onze duos mixtes en lice sur la 16e édition de la Transat Paprec. A la mi-journée, la flotte se tenait dans un mouchoir de poche ce lundi avec moins de 11 milles d’écart entre Cap Ingélec (Camille Bertel/Pierre Leboucher), leader au pointage de 16h03 et MonAtoutÉnergie .fr (Arthur Hubert/Colombe Julia), 11e. Cependant, le jeu reste très ouvert dans le golfe de Gascogne et le classement pourrait changer à de nombreuses reprises alors que la flotte traverse actuellement une dorsale anticyclonique. 


La première nuit en mer a été plutôt calme pour les concurrents de la Transat Paprec, qui ont pris le départ de la course hier dimanche à 13h02. Une entame en douceur qui a permis à tous de prendre leurs marques à bord, comme l’expliquait Corentin Horeau (Mutuelle Bleue) à la vacation de ce matin : « On a plutôt passé une bonne nuit. On n’a pas beaucoup dormi parce qu’il n’y avait pas de vent (5-6 nœuds) mais on a réussi à faire des petites siestes. Il fallait faire avancer le bateau. On a essayé de faire des quarts de deux heures pour être alertes la nuit prochaine quand le vent rentrera. On a commencé à manger de petites choses aussi. On rentre doucement dans la course. En général, il faut deux-trois jours avant de bien rentrer dedans en termes de rythme, de nourriture ». Même son de cloche du côté de Loïs Berrehar (Skipper MACIF), joint lui aussi ce matin : « On a attaqué notre routine, lancé nos habitudes de routage, les quarts, installé notre couche nuptiale pour faire de bonnes siestes et puis on a attaqué la cambuse du bord qui a diminué d’un jour sur les 18. Je suis heureux d’être en mer. L’ambiance est bonne, on est content d’avoir commencé comme ça ».


Trouver le trou de souris pour franchir la dorsale


A la mi-journée, la flotte progressait au reaching dans une zone de vent très faible.Une situation qui devrait perdurer jusqu’à ce soir selon Martin Le Pape, qui aurait dû prendre le départ de la course aux côtés d’Elodie Bonafous (NB : forfait pour blessure). L’objectif pour tous : franchir la dorsale anticyclonique (zone de hautes pressions qui prolonge l’anticyclone) et s’extirper au plus vite de cette zone sans vent. « Ils ont du vent plutôt nord-ouest actuellement. Les conditions sont sympas, avec du temps et une mer assez belle. Il faut qu’ils trouvent le trou de souris pour aller récupérer du vent de nord-est derrière la dorsale qu’ils sont actuellement en train de franchir », observe Martin Le Pape. Cette journée de lundi s’annonce donc déterminante pour la suite. « On est en train de chercher la meilleure route mais ce n’est pas facile parce qu’il y a beaucoup de routes possibles. Pauline est à la barre. On essaie de faire marcher le bateau. Les prochaines heures vont être déterminantes pour le choix de route », déclarait Corentin Horeau ce matin. De son côté, Loïs Berrehar confiait : « On va essayer de s’extirper de cette dorsale pour reprendre un peu de vent. On devrait allonger un peu la foulée vers le cap Finisterre dans la journée et puis après, on va avoir un nouveau régime avec une dépression à aller chercher au large du Portugal. Il va falloir gérer la transition pour pouvoir aller la chercher au mieux. On aura probablement des vents de nouveau plus faibles. On a notre schéma en tête pour le passage du DST et on est parti pour le respecter ».




Si la majeure partie de la flotte est très groupée, Camille Bertel et Pierre Leboucher (Cap Ingélec) ont opté pour une route plus sud que les autres. « On a vu qu’il y avait différentes options possibles. Camille et Pierre se sont dit que la pression allait revenir plutôt par le sud alors que les autres ont plutôt choisi de mettre de l’ouest dans leur route pour essayer d’aller récupérer le vent un peu plus tôt à l’ouest. Le problème, c’est que l’on ne sait pas qui va avoir raison. Vu la situation, il est possible que ceux qui sont partis plus au sud comme Pierre et Camille touchent le vent plus rapidement. Leur décalage est intéressant même s’il n’y a que 10 milles d’écart en latéral, ce qui n’est rien à l’échelle d’une traversée de l’Atlantique. Il est possible que certains remettent un peu d’ouest dans leur route avec des petits empannages. La flotte va peut-être se resserrer un peu dans la journée », analyse-t-il.


Ce soir, les concurrents devraient quitter cette zone sans vent, naviguer à nouveau au portant, sous spi, et accélérer. « Durant la nuit prochaine, ils vont vite retrouver du vent d’est de 15-20 nœuds avec un renforcement assez marqué à l’approche du cap Finisterre, qu’ils devraient atteindre autour de 14 heures demain. Le vent, très est, mollira à nouveau au bout du cap Finisterre, bloqué par les montagnes. Les choses se compliqueront ensuite du fait d’une dépression qui abordera les côtes espagnoles dans la nuit de mardi à mercredi. Les concurrents seront de nouveau au près avec du vent de sud-ouest », ajoute Martin Le Pape. Dans la nuit de lundi à mardi, le vent d’est continuera de se renforcer pour atteindre 12 à 15 nœuds.






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