Double vainqueur de la Transat Paprec (ex-Lorient – Saint-Barth’, ex-Transat AG2R- La Mondiale), Armel Le Cléac’h, skipper du Maxi Banque Populaire XI, a fait ses armes au large en Figaro sur la Transat Paprec. Flashback.
Tu as gagné la course en 2004 avec Nicolas Troussel et en 2010 avec Fabien Delahaye…
“En 2004, c’était ma première transatlantique. Ça a été une super expérience parce qu’il y a eu la victoire au bout, mais surtout parce qu’on l’a faite en double. Ça m’a permis de ne pas aller trop vite dans mon évolution sur le circuit. J’ai trouvé ça génial de la faire en Figaro parce qu’on était à armes égales. Il y a eu une vraie bagarre pendant trois semaines. Ça m’a beaucoup servi. Comme toujours, quand c’est la première fois, on se fait beaucoup de films, que ce soit pour une transat, un tour du monde ou une Solitaire du Figaro. Une fois qu’on l’a fait, on ne voit plus les choses de la même manière.”
Et en 2010 ?
Elle a eu lieu à un moment où je me suis un peu remis en question. L’année 2009 avait été un peu compliquée pour moi en termes de résultats. J’avais voulu un peu changer mes habitudes. J’avais choisi Fabien Delahaye, un jeune skipper qui arrivait du dériveur. Il avait fait ses débuts en Figaro en 2009. J’avais trouvé son profil très intéressant même s’il était très différent des skippers que j’avais l’habitude de choisir. Beaucoup de gens ont été surpris de mon choix parce qu’il n’avait aucune expérience du large, mais finalement, notre duo a été très complémentaire parce qu’il a apporté un œil nouveau sur le bateau. Il m’a sorti un peu de mes habitudes. De mon côté, j’ai pu l’aider ou en tous cas lui apporter mon expérience du large. On a gagné cette transat grâce à tout ça. Le format de la course est intéressant car on peut choisir qui on veut. Et on voit que le choix de l’équipage est important pour la performance.
Quel regard portes-tu sur le plateau ?
“C’est dommage qu’il n’y ait pas plus de bateaux mais c’est la première édition avec ce format mixte. Ça va sûrement donner à d’autres l’envie de venir en 2025. Quand on voit le succès de la Plastimo Lorient Mini qui a réuni plus de 80 duos mixtes, on sait qu’il y a la capacité d’avoir plus d’équipages à l’avenir. Sinon, le jeu va être très ouvert car il y a beaucoup de profils différents. Un équipage ne sortira pas forcément du lot même si certains sont très expérimentés en Figaro. On verra ce que ça va donner !”
Quelles sont les difficultés du parcours ?
C’est un parcours qui est assez classique depuis quelques éditions. Il peut se diviser en deux étapes. La descente jusqu’à La Palma (Canaries, Espagne) peut être compliquée en fonction de la météo des premiers jours. Il peut y avoir un peu de sélection dès le début dans le golfe de Gascogne et le long du Portugal. Ensuite, la traversée est souvent longue avec des placements à faire sur le long terme. Ils devront choisir entre une route nord, sud ou intermédiaire. Ce n’est pas facile de choisir son camp mais ils devront le faire une fois le waypoint passé. Souvent, la course se joue sur les derniers jours. On l’a vu la dernière fois : c’est la route nord qui était passée sur la fin, à quelques heures près. Ça ouvre le jeu pour ceux qui sont un peu derrière à La Palma et qui peuvent éventuellement revenir dans le match sur la fin.