Rendez-vous en 2025

Un retour en mer et un changement de leader

Lucie Quéruel et Arnaud Machado (Groupe Hélios – Du Léman à l’Océan) ont repris la mer hier soir après avoir réparé leurs voiles déchirées. Malgré des conditions très rugueuses dans la nuit (jusqu’à 40 nœuds), ils continuent leur progression. En tête de flotte, les six premiers se tiennent en près de 20 milles. Les plus audacieux et les plus coriaces sont récompensés, à l’instar du duo Gaston Morvan/Anne-Claire Le Berre (Région Bretagne - CMB Performance) qui a pris les commandes de la course.

Il y a une forme d’attraction avec le large, une envie coûte que coûte d’y progresser malgré toutes les péripéties qu’il peut engendrer. Tous les concurrents de la Transat Paprec le savent et le vivent au quotidien. Cette obsession, presque une addiction, c’est aussi ce qui a permis à Lucie Quéruel et Arnaud Machado (Groupe Hélios – Du Léman à l’Océan) de trouver les ressources pour repartir en course. Après avoir déchiré la plupart de leurs voiles et effectué un arrêt de 18 heures dans le port de Tazacorte (La Palma, Canaries, Espagne), ils ont repris la mer hier soir vers 20h00.

Des rafales à 40 nœuds pour leur retour

« Niveau émotionnel, on en prend plein la tronche », expliquait Arnaud Machado lors des vacations. « On croyait qu’on allait devoir abandonner la course ». Pourtant, l’espoir est partout : chez les locaux qui les ont aidés à réparer leur voile, quitte à se lever plus tôt et à enchaîner les kilomètres sur l’île, chez les autres skippers, aussi, qui ont été nombreux à leur écrire pour les soutenir. « Ça fait du bien au moral », sourit Arnaud. Ainsi donc, ils ont repris la mer et se sont fixé un nouvel objectif : « si on arrive à réduire l’écart avec les autres, on aura bien navigué ». « C’est quand même génial d’être là », assure Arnaud. Pourtant, rien ne leur a été épargné. À leur retour en mer, le duo a dû tenir avec 35 à 40 nœuds de vent toute la nuit avec l’appréhension de casser à nouveau. Mais ils ont tenu bon.

À plus de 370 milles à l’ouest de là, la bataille est toujours intense entre les hommes de tête. Alors que le peloton navigue à proximité de l’orthodromie, chacun tente de grappiller des milles sur ses adversaires via de petits recalages. À ce jeu-là, Gaston Morvan et Anne-Claire Le Berre (Région Bretagne - CMB Performance), qui avaient fait une route légèrement plus sud hier, ont été récompensés en prenant la tête de la course hier dans la soirée et qu’ils maintiennent depuis.

« On est habitués à barrer tout le temps » (Anne-Claire Le Berre)

Gaston et Anne-Claire avaient déjà occupé le 1er rang une poignée d’heure, dimanche dernier dans l’après-midi, après le waypoint de La Palma. Ce mardi, les écarts restent infimes à l’échelle de l’océan puisque les six premiers bateaux évoluent dans près de 20 milles. Région Bretagne - CMB Performance est ainsi talonné par Mutuelle Bleue (Corentin Horeau/Pauline Courtois, 2e), Région Normandie (Guillaume Pirouelle/Sophie Faguet, 3e), Skipper Macif (Loïs Berrehar/Charlotte Yven, 4e), EDENRED (Basile Bourgnon/Violette Dorange, 5e) et Cap Ingélec (Camille Bertel/Pierre Leboucher, 6e).

EDENRED

© Vincent Olivaud / Violette Dorange - EDENRED

Pour tous, il faut s’accommoder avec la concentration permanente, la nécessité de bien se reposer et de ne jamais rien lâcher. « Il y a un rythme à trouver mais on est habitués à barrer tout le temps en tant que Figaristes », assure Violette Dorange. Quand elle a répondu à la vacation ce mardi matin, EDENRED progressait entre 11 et 15 nœuds dans une petite houle de 1 mètre. « On a des bonnes conditions médium », expliquait-elle. Avec Basile, ils s’affairaient à « faire des recalages vers le sud » pour « trouver le bon équilibre », une obsession partagée par tous.

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Isabelle Lonvis-Rome - Ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, 
de la Diversité et de l'Égalité des chances. 

En neuf jours de mer, tous les concurrents démontrent aussi les joies et les satisfactions de participer à cette course 100% mixte, une grande innovation dans la discipline. Ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances, Isabelle Lonvis-Rome a tenu à saluer cette initiative sur le plateau du ‘Mag de la Transat’ ce mardi midi. « Parfois, la marche vers l’égalité passe par des dispositifs imposés, a-t-elle confié. Cette transatlantique en mixité est très belle. Ce n’est pas parce que les équipes sont mixtes qu’elles sont moins performantes ». Francis Le Goff, Directeur de Course, d’abonder : « la mixité apporte de l’excellence et une course aussi engagée qu’enthousiasmante  ». 
Pourvu que ça dure !