Rendez-vous en 2025

Nordistes-sudistes, le match se poursuit !

Deux routes et une même arrivée. En ce 12e jour de mer, les forces en présence sont toujours identiques avec un groupe au Sud mené par Bretagne - CMB Performance et GUYOT Environnement - Ruban Rose, et un autre au Nord avec notamment Skipper Macif et Queguiner - Innovéo. Dans le même temps, les frères Livory, victimes d’une voie d’eau hier, se montrent rassurants et poursuivent leur route. État des lieux.

« Ce que je sais, c’est que je ne sais rien ». La maxime que l’on prête à Socrate trouve un écho particulier dès lors que l’on s’aventure au large et que l’on tente de donner le meilleur sur son bateau au cœur de l’océan. La Transat en Double – Concarneau – Saint-Barthélemy ne fait pas exception. Car après 12 jours de mer, impossible de déterminer qui va s’imposer. La tête de la flotte est toujours divisée en deux groupes distincts qui se sont évertués à conforter leurs positions toute la semaine dernière : les nordistes (avec six duos) et les sudistes (avec huit duos).

« L’option Nord ? On y croit ! » (Violette Dorange)

Ce mardi, les sudistes ont retrouvé un peu de vitesse. Comme on l’a constaté ce week-end, les routages semblent légèrement plus favorables aux partisans du sud. « Sur le papier, leurs routages sont relativement fiables », explique Yann Château à la direction de course. Les prévisions de Météo Consult annoncent en effet des conditions relativement stables entre 15 et 20 nœuds de vent. « Pour eux, c’est un peu ‘l’autoroute’ », souligne Francis Le Goff, le directeur de course. Leur progression pourrait néanmoins être ralentie par les sargasses, ces algues brunes présentes dans les eaux tropicales.

Pour les nordistes en revanche, les conditions météorologiques s’annoncent légèrement plus complexes. « Ils vont devoir être attentifs à la moindre variation de vent, être à l’ouvrage en permanence, souligne Francis Le Goff. C’est stressant, il faut payer de sa personne et accepter de voir les sudistes passer devant dans les derniers classements ». Pas de quoi décourager Violette Dorange, associée à Alan Roberts à bord de Devenir, l’un des duos nordistes. Elle résume la situation : « nous avons une grosse zone de molle qui se place devant nous. On devrait la passer jeudi ou vendredi mais tout l’enjeu est de savoir comment ». Elle en profite pour rappeler que l’enthousiasme est toujours intact à bord : « l’option nord ? on y croit ! »

« Je ne sais fichtrement pas quelle option sera la bonne » (Gildas Mahé)

Même détermination à bord de Queguiner - Innovéo, au coude à coude avec Skipper Macif (Pierre Quiroga - Erwan Le Draoulec). Tanguy Le Turquais explique : « nous savions que l’option nord était plus risquée que l’option sud. Mais au moment où nous avons pris cette décision, il n’y avait aucune raison de dire qu’elle passerait moins bien. Nous aussi on y croit, on sait que c’est la météo qui va décider ! »

Chez les sudistes, on sait aussi que rien n’est encore joué. Gildas Mahé (Breizh Cola) le résume à sa manière : « je ne sais fichtrement pas quelle option sera la bonne. Les routages sont des outils mathématiques formidables mais souvent limités car ils ne prennent pas en compte le bon sens marin ou encore les contraintes à bord ». « On espère que les « gars du nord » ne vont pas accélérer. Qu’ils soient à l’arrivée à l’heure de l’apéro mais pas trop tôt par rapport à nous ! » s’amuse Loïs Berrehar, qui mène la course d’une courte tête avec Tom Laperche (Bretagne - CMB Performance).

Les frères Livory tiennent bon

À plus de 500 milles à l’Est de la tête de la flotte, les frères Livory poursuivent eux aussi leur progression. Les dernières heures ont été agitées et pour cause : une voie d’eau s’était déclarée à bord hier dans la soirée. « La vanne d’alimentation du moteur a cassé, ont-ils expliqué ce matin. Nous avons mis une pinoche (cône en bois utilisé pour obturer une voie d'eau) avec du tissu pour colmater, on a vidé l’eau du bateau et contrôlé pour voir si tout était étanche. Nous avons fait une rallonge avec les tuyaux d’assèchement du bateau directement branchés au moteur pour que l’eau puisse arriver à la pompe ».

Ils reconnaissent « avoir pris un petit coup sur la tête », la faute à « toute l’énergie déployée pour résoudre ce problème ». Mais les deux frères ont tenu bon et repris progressivement leur rythme en évoluant à 7 nœuds de moyenne dans les dernières heures. « Ils sont sous petit spi et devraient pouvoir parcourir 200 milles par jour », précise le directeur de course, Francis Le Goff. Après 12 jours de compétition donc, les 18 duos qui se sont élancés depuis Concarneau sont toujours en course et se rapprochent patiemment de Saint-Barthélemy.

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LE POINTAGE DE 18H00 : 

  1. Bretagne – CMB Performance (Tom Laperche / Loïs Berrehar)
  2. Breizh Cola (Gildas Mahé / Tom Dolan) à 4,9 nm
  3. GUYOT Environnement – Ruban Rose (Pierre Leboucher / Thomas Rouxel) à 9,7 nm
  4. Groupe Gilbert (Fabien Delahaye / Anthony Marchand) à 17 nm
  5. Teamwork (Nils Palmieri / Julien Villion) à 20,2 nm
  6. Gardons la vue (Martin Le Pape / Yann Eliès) à 24,5 nm
  7. MonAtoutEnergie.fr (Arthur HUBERT / Clément Commagnac) à 26 nm
  8. CYBELE VACANCES TEAM PLAY TO B (Pep Costa / Will Harris) à 31 nm
  9. Bretagne – CMB Océane (Elodie Bonafous / Corentin Horeau) à 34,1 nm
  10. Région Normandie (Alexis Loison / Guillaume Pirouelle) à 34,9 nm
  11. DEVENIR (Violette dorange / Alan Roberts) à 51,4 nm
  12. Quéguiner - Innovéo (Tanguy Le Turquais / Corentin Douguet) à 52,7 nm
  13. Skipper Macif (Pierre Quiroga / Erwan Le Draoulec) à 57,5 nm
  14. (L’égoïste) - Cantina St Barth (Eric Péron / Miguel Danet) à 84,7 nm
  15. RLC Sailing (Estelle Greck / Laurent Givry) à 106,5 nm
  16. ERISMA GROUPE SODES – Fondation TARA OCEAN (Jérôme Samuel / Nicolas Salet) à 430,9 nm
  17. INTERACTION (Yannig Livory / Erwan Livory) à 532,3 nm
  18. KRISS-LAURE (Nicolas Bertho / Romuald Poirat) à 655,6 nm