Rendez-vous en 2025

Le temps des grandes manœuvres

Après plusieurs jours à progresser tout droit dans l’alizé, ça s’active dans le groupe de tête. Les 14 duos qui le composent ont profité d’une bascule de vent pour empanner dans la nuit. Chacun conforte sa stratégie entre les tenants de la route Nord et ceux de la route Sud. Seulement 65 milles les séparent au classement et désormais près de 170 milles en latéral. 

Depuis plusieurs jours, ils avaient habitué à un long tout droit, une autoroute au cœur de l’Atlantique où l’alizé offrait un couloir parfait pour mettre le cap sur Saint-Barthélemy. Mais en ce dimanche matin, tout semble désordonné sur la cartographie pour le groupe de tête. Il ne s’agit en rien des conséquences d’une nuit festive : elle aura été très studieuse. Tous ont tenté de tirer le meilleur d’une bascule de vent, de Nord-Ouest à Est-Nord Est, en affirmant davantage leurs options.

Des options encore plus marquées

Ainsi, chez les tenants de l’option Sud, Pierre Leboucher et Thomas Rouxel (GUYOT Environnement - Ruban Rose), qui avaient pris les commandes du classement la veille, ont mis le cap plein Sud à nouveau. Ils ont été imités par Tom Laperche et Lois Berrehar (Bretagne CMB - Performance), par Pep Costa et Will Harris (CYBELE VACANCES TEAM PLAY TO B), par Gildas Mahé et Tom Dolan (Breizh Cola), par Martin Le Pape et Yann Eliès (Gardons la vue) et tout au Nord par Eric Peron et Miguel Danet (L’Egoiste - Cantina St Barth). 

Dans le même temps, Alexis Loison et Guillaume Pirouelle (Région Normandie) tout comme Pierre Quiroga et Erwan Le Draoulec (Skipper Macif) qui font partie de la bande des nordistes, confirment en mettant cap plus au Nord encore. Pierre Quiroga explique : « deux grandes options se sont dessinées : faire du Sud et avoir un vent frais ou venir jouer avec les bordures de l’anticyclone pour trouver un angle de vent propice à la route vers Saint-Barthélemy. On a choisi la 2e option… On verra ce que le croisement avec la flotte en tribord donnera ! »

Une flotte étirée sur 650 milles d’écart 

À la direction de course, Yann Chateau observe pour la première fois « une sorte de point de non-retour » : « jusqu’à hier soir, les routages indiquaient toujours que les nordistes allaient repartir vers le Sud. Désormais, ils font état d’une route Nord, ce qui devrait augmenter l’écart en latéral en cette fin de course. » 

Derrière, Estelle Greck et Laurent Givry (RLC Sailing) pointent à près de 110 milles de la tête de course. Chez ERISMA GROUPE SODES – Fondation TARA OCEAN, Jérôme Samuel et Nicolas Salet, qui avaient été victimes de la casse de leur étai la veille, semblent avoir retrouvé une vitesse moyenne conséquente (10 nœuds ce matin). « On a pensé à abandonner », ont reconnu les deux hommes qui ont fabriqué deux drisses de soutien. Enfin, Yannig et Erwan Livory (Interaction) pointe à une quarantaine de milles derrière alors que Nicolas Bertho et Romual Poirat (Kriss-Laure) ferment la marche à près de 650 milles de la tête de la course. 

______

Le mot du bord de la nuit 

Pierre Quiroga et Erwan Le Draoulec (Skipper Macif) : 

« Ça ne chôme pas à bord du bateau Skipper Macif ! Il nous rend la vie vraiment rude. On souffre de l'inconfort. Impossible de prendre une douche, difficile de se changer… Mais on rigole bien et on garde le moral ! Heureusement qu'il y a un côté affectif dans notre duo. La Transat en Double Concarneau-Saint Barthélemy va être difficile moralement et physiquement jusqu'au bout ! Depuis 2 jours, notre objectif principal est de retrouver un niveau de fatigue acceptable. On enchaîne donc les siestes pendant que l'autre sur le pont se bat avec des sargasses présentes bien trop tôt dans cette course ! »

Photo à bord de Skipper Macif