Rendez-vous en 2025

La Transat en Double est lancée : « Ça va être rock ‘n’ roll ! »

Ce mercredi 12 mai, à 19h, les 18 duos de la 15e Transat en Double – Concarneau – Saint-Barthélemy ont pris un superbe départ dans un bon vent de nord-ouest, et sous le soleil breton. La première nuit en mer s’annonce sportive et humide pour les marins qui doivent vite se mettre dans le rythme. Un maître-mot guidera leur navigation nocturne : l’anticipation. 

Ce départ, donné trois jours après la date initialement prévue, a marqué une sorte de libération, de soulagement pour les 36 marins qui ne cachaient pas leur envie de prendre le large… enfin. Les dernières heures qui précèdent une grande échéance sont toujours les plus stressantes. C’est finalement à 19h que les 18 duos se sont élancés en baie de Concarneau, dans de très belles conditions avec un vent de nord-ouest d’une quinzaine de nœuds et sous un beau soleil de fin de journée. Violette Dorange et Alan Roberts (Devenir) ont volé le départ. Ils ont donc dû faire demi-tour pour repasser la ligne. Rien de bien grave à l’échelle d’une transatlantique de 3 890 milles à destination de Saint-Barthélemy… 

Vers une nuit intense nécessitant une grande vigilance

En soirée et en première partie de nuit, les duos progresseront sur la partie nord du golfe de Gascogne dans un vent d’ouest de l’ordre de 25 nœuds, d’après les prévisions de Météo Consult. Ils navigueront à vivre allure au près débridé dans une houle d’environ 3 mètres qui rendra la vie à bord bien inconfortable. L’humidité sera maximale avec aussi des grains pouvant générer d’importantes précipitations et de possibles rafales de 35 à 40 nœuds. En seconde partie de nuit, le vent d’ouest perdra en intensité, les marins pourront souffler un peu et vérifier que tout va bien à bord.

De l’importance de se mettre tout de suite dans le rythme

Dans ces conditions, les duos n’ont pas le temps de tergiverser mais doivent à l’inverse se mettre d’emblée dans le rythme sous peine de se faire décrocher d’entrée ou pire, de casser. Il est probable que le sommeil se fasse rare jusqu’à demain matin, mais le fait de s’allonger à l’intérieur, au sec, ne serait-ce que quelques minutes sera déjà grandement apprécié. Quelle que soit l’organisation du bord, l’enjeu est simple sur le papier mais beaucoup plus difficile dans les faits : maintenir une vitesse optimale et préserver le matériel, tout en faisant les bons choix tactiques. Vaste programme ! 

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Dernières réactions des marins à Concarneau :

Yann Eliès (Gardons La Vue / 3e participation) : « Avec Martin, on aime quand c’est engagé »

« Les périodes d’attente ne sont jamais évidentes. On gagne du temps de préparation mais on subit aussi plus de pression. Mais il ne faut pas partir sur un faux rythme. Nous devons avoir un minimum le couteau entre les dents. Cette nuit, il va y avoir de l’air, ça va être viril mais on ne va pas non plus se faire découper. On va se rappeler les entraînements qu’on a faits cet hiver dans la baston. On a pris du plaisir, c’était sympa. Avec Martin (Le Pape), on aime quand c’est engagé. »

Arthur Hubert (MonAtoutEnergie.fr / 1ère participation) : « Ne pas se retrouver K.O. dans deux jours »

« Le schéma pour le début de course semble un peu plus clair qu’il y a deux jours. En gros, nous allons tous viser La Corogne et après il y aura un choix à faire entre l’intérieur et l’extérieur du DST (Dispositif de Séparation de Trafic) du cap Finisterre. Il va falloir allier vitesse et gestion des bonshommes pour ne pas se retrouver K.O. dans deux jours. Avec Clément (Commagnac) nous avons déjà connu des transatlantiques avec de telles conditions au départ. On a appris de certaines de nos erreurs. L’objectif reste d’aller le plus vite possible vers Madère et les Canaries car là-bas on pourra commencer à enlever les cirés. » 

Tom Dolan (Breizh Cola / 2e participation) : « On va peut-être subir le vent le plus fort de la course pendant la première nuit »

« Il y a toujours un peu de stress avant de prendre le départ d’une telle course. Les dernières heures avant de partir, c’est le pire ! On va peut-être subir le vent le plus fort de la course pendant la première nuit donc il faut être direct dedans. Ça va être rock ‘n’ roll ! On va vite s’amariner et être dans le rythme. Gildas (Mahé) sera de quart pendant la première nuit et je gèrerai quand ça se calmera à 6h du matin (rires). »

Jérôme Samuel (Erisma – Groupe Sodes – Fondation Tara Océan / 1ère participation) : « Cela fait plus de 20 ans qu’on attend ce moment ! »

« Cela fait plus de 20 ans qu’on attend ce moment ! On n’était pas à trois jours ou à deux heures près. Nous ressentons un peu d’appréhension et surtout de l’envie d’aller vers des contrées plus chaudes et d’envoyer le spi. Ça va secouer la première nuit et surtout il y aura une transition à gérer au petit matin. Il faudra être vigilant pour choisir les bonnes voiles et chercher une éventuelle bascule dans l’ouest. On va essayer de tenir la cadence même si notre objectif premier est de terminer. »